Quand les marques se taisent, les humains résonnent
Parler au nom d’une marque n’a plus le même impact. Pendant plus de 150 ans, les marques ont monopolisé la parole. Elles ont dicté les récits, façonné les slogans, imposé les récits institutionnels. Depuis 2007, avec l’avènement des réseaux sociaux – et notamment de LinkedIn, un basculement profond s’est opéré : ce ne sont plus les logos que l’on écoute, ce sont les visages. Les individus. Les voix incarnées. Les dirigeants. Les collaborateurs.
Nous entrons dans une ère où la parole de l’humain vaut plus que celle de l’entité. Ce n’est pas une tendance, c’est une transformation. Une révolution silencieuse mais irréversible.
Une grande majorité d’entreprises continuent de cloisonner la parole, de la centraliser au sein de la marque, alors même que cette parole est devenue inaudible. Pourquoi ? Par peur de mal dire. Par manque de temps. Par absence de méthode. Et surtout, par une incapacité à transformer les collaborateurs et les dirigeants en vecteurs de sens.
Cela fait 18 ans que l’on sait que les dirigeants doivent prendre la parole, et pourtant, peu le font. Ou mal. C’est devenu un dysfonctionnement stratégique.
La prise de parole d’un dirigeant ou d’un collaborateur n’est pas un geste anodin. C’est un acte d’incarnation. C’est assumer une vision, transmettre une mission, porter des convictions. Cela ne nécessite ni ego surdimensionné, ni storytelling artificiel. Cela demande simplement de l’intelligence, de la sincérité et de la régularité.
Aujourd’hui, rédiger des contenus intelligents pour les dirigeants, c’est faire bien plus que du contenu. C’est produire de la confiance. C’est amplifier les valeurs d’une entreprise à travers ceux qui la font vivre. C’est transformer des individus en leviers de croissance.
Soyons clairs : l’excellence sur LinkedIn, ce carrefour d’opinions, d’influences et d’opportunités repose sur deux piliers.
Une puissance rédactionnelle qui sait traduire une pensée en impact et une puissance visuelle ou audiovisuelle qui donne corps et ton à cette pensée.
Les mots, les images, les vidéos : autant de formats qui, bien orchestrés, créent un écho durable.
Les marques doivent comprendre qu’elles ne peuvent plus, seules, porter la totalité de leur récit. Elles doivent passer le relais. Offrir le micro à ceux qui incarnent. Faire confiance aux talents internes pour faire rayonner la culture d’entreprise de manière authentique, nuancée, singulière.
Les voix humaines, aujourd’hui, qui résonnent le plus. Ce sont elles qui créent l’adhésion, qui bâtissent la réputation, qui attirent les talents, qui génèrent de l’engagement. Ce sont elles qui inspirent.
Il est temps de laisser les dirigeants et les collaborateurs prendre leur place dans l’espace public, de ne plus redouter leurs mots mais de les préparer, de les accompagner, de les magnifier. C’est là que réside la nouvelle frontière du marketing de contenu : dans la capacité à rendre les humains audibles, puissants, inspirants.
L’entreprise du futur ne serait-elle pas celle qui fait entendre la voix juste ?
Par Alexis Thobellem, directeur général d’Aura