Qui gèrera le LinkedIn des agents IA ?
Demain, les entreprises ne se demanderont plus s’il faut intégrer l’intelligence artificielle, mais comment valoriser leurs agents IA comme de véritables collaborateurs. Car la révolution agentique est en marche : des IA dotées d’une fiche de poste, d’un onboarding, d’une mission, et d’objectifs précis rejoignent déjà les équipes humaines pour fluidifier les tâches, accélérer les décisions, et renforcer la performance collective. Mais une question se pose : qui parlera d’eux ? Qui s’occupera de raconter leurs réussites, leurs innovations, leur impact sur la productivité ou la satisfaction client ? Qui pilotera le LinkedIn des agentiques ?
L’agent IA n’est plus un outil : c’est un collaborateur augmenté. Il apprend, s’adapte, réagit, anticipe, et vient souvent en soutien des équipes humaines sur les tâches répétitives ou analytiques. Il libère du temps, sécurise les process, accélère les projets. Mais dans cette nouvelle ère du travail hybride entre intelligence biologique et intelligence artificielle la communication reste une affaire profondément humaine.
Raconter la valeur d’un agent IA, est aussi raconter la vision de l’entreprise qui l’emploie. C’est dire : « voici comment nous avons su orchestrer la technologie pour qu’elle serve mieux les talents humains. » Autrement dit, le discours sur l’IA devient un miroir du leadership.
De la même manière qu’une entreprise valorise son équipe, ses innovations ou ses engagements, elle devra demain valoriser ses agents IA. Un agent IA qui répond en 3 secondes à un client, qui synthétise 100 pages de rapports en un dashboard, qui anticipe une panne ou un besoin RH, c’est un atout stratégique. Et cela se raconte. Sur LinkedIn, dans un post, une vidéo, un témoignage.
Les entreprises les plus avancées intégreront donc les agentiques dans leur stratégie de communication interne et externe :
- En interne, pour montrer comment ces collaborateurs virtuels renforcent la cohésion, la fluidité et la performance.
- En externe, pour prouver leur capacité à maîtriser et à humaniser la technologie, un argument clé pour attirer talents et investisseurs.
Les équipes marketing, communication et RH devront apprendre à « communiquer pour » et « avec » les agents IA. À leur créer un ton, une présence, un style. Demain, il n’est pas absurde d’imaginer une IA rédiger un post LinkedIn à destination d’autres IA, sous la supervision d’un humain qui en garantit le sens et l’émotion.
Cette mutation ouvre la voie à de nouveaux métiers :
- Agentic content manager : celui ou celle qui coordonne la production de contenu entre humains et IA.
- AI branding specialist : qui façonne la personnalité des agents IA selon les valeurs de l’entreprise.
- Chief Agentic Officer : qui pilote la cohérence de cette nouvelle population virtuelle au service de la marque et de la performance.
Autant de rôles qui vont émerger dans les départements communication, marketing et RH et qui, loin d’être gadgets, deviendront essentiels pour gérer la réputation des IA d’entreprise.
Donner la parole à une IA, c’est lui donner un rôle social, une légitimité, un cadre éthique. C’est montrer qu’elle n’efface pas l’humain, mais qu’elle amplifie son intelligence collective. Alors, qui s’occupera du LinkedIn des agentiques ? Les communicants, les storytellers, les stratèges. Ceux qui savent que la technologie ne vaut que par la manière dont on la raconte.
Par Alexis Thobellem, co-fondateur d'Aura, entreprise dédiée à la parole des dirigeants sur les médias sociaux
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