Quelles enseignes du e-commerce jouent le jeu de l’engagement environnemental ?
L’acte d’achat est le 4ème poste d’émission de gaz à effet de serre des Français, après le transport, le logement et l’alimentation. Face au manque de repères et de transparence sur les actions des entreprises de e-commerce pour limiter leur impact, Converteo, cabinet de conseil expert de la data, présente le premier Baromètre du E-Commerce Durable et passe au crible les pratiques de 50 acteurs majeurs du e-commerce en France.
Decathlon arrive en tête de ce baromètre*, seule entreprise obtenant 5 étoiles et disposant de la plus grande transparence avec 74 % des informations disponibles. Les deux enseignes du groupe Fnac-Darty complètent le podium, et prennent la tête du groupe d’acteurs noté quatre étoiles.
Décathlon sur la première marche du podium
La réduction de l’empreinte carbone, la transparence envers les consommateurs et la promotion de produits durables font partie des principaux défis que doivent relever les entreprises pour tendre vers une transformation plus responsable. En remplissant 74 % des critères d’évaluation, Décathlon occupe la 1ère du classement et obtient 5 étoiles du baromètre e-commerce durable, suivie de Fnac et Darty qui complètent le podium. Au total, 12 enseignes ont rempli au moins 50% des critères.
« Ce baromètre est le fruit d'une collecte d'informations étalée sur plusieurs semaines, souligne Sébastien Zinn, Lead Data For Sustainability chez Converteo. Nous avons construit une grille d'analyse ambitieuse en allant regarder 35 paramètres différents pour chaque entreprise, afin de fournir un état des lieux le plus complet et juste possible. Ce que nous souhaitons avant tout à faire, c'est enrichir le débat : sur les actions à mener, les réussites qui peuvent inspirer tout le marché, et sur les critères eux-mêmes la discussion doit rester ouverte pour que des standards vertueux se diffusent. »
Seulement 19 % des critères du volet transparence consommateurs sont remplis par les enseignes
Parmi les critères étudiés, le volet transparence envers les consommateurs est l’un des plus importants tant les entreprises font face à une pression croissante de l’opinion publique, désireuse de se voir fournir une information précise et fiable sur l’impact environnemental des produits commercialisés. Cette responsabilité se mue par ailleurs progressivement en obligation légale.
Et pourtant, il s’agit de la catégorie avec les scores les moins élevés. 2 % des enseignes affichent l’empreinte carbone du produit sur leurs fiches produit, Décathlon est d’ailleurs la seule entreprise du panel à communiquer cet indicateur sur ses fiches produits. Seules 8 % indiquent l’empreinte carbone en fonction des modes de livraison.
1 enseigne sur 2 facilite l’identification des produits plus responsables
Le baromètre du e-commerce durable de Converteo a permis d’identifier des initiatives d’économies circulaires mises en place par les enseignes avec les efforts marketing associés. Par efforts marketing, on entend par exemple l’éco-conception du site web ou la mise en avant de produits responsables mais aussi la gestion des emballages produits. Le constat est mitigé sur les efforts sur la réduction des emballages : 7 enseignes sur 10 communiquent sur les matières recyclées utilisées dans les emballages, seulement moins d’un quart d’entre elles indiquent si les emballages peuvent servir en cas de retour produit.
On observe chez 58 % des enseignes une proposition de la vente de produits d’occasion ou reconditionnés et 40 % d’entre elles proposent même la location de produits. Parmi les pionniers qui ont déployé des initiatives autour de ce nouveau modèle d’affaire, de nombreuses enseignes sont issues de la catégorie maison / bricolage telles que Boulanger, Castorama, Ikea ou encore Leroy Merlin. La moitié des entreprises auditées disposent d’un module de reprise ou rachat de matériel d’occasion.
Toutes les enseignes remplissent le critère de prévention des retours produits. A contrario aucun site n’est éco-conçu.
« Un acteur du e-commerce ne peut plus prendre le risque aujourd'hui d'être perçu comme une entreprise qui gaspille des ressources ou qui ne se préoccupe pas de son impact, explique Louis Dauchy, Partner au sein du cabinet Converteo. Ce baromètre nous permet d’interpeller tout un écosystème, dans lequel nous observons de très bonnes pratiques, mais également des incohérences. Rendre le e-commerce réellement durable implique une transformation profonde des modèles actuels. »
*Pour réaliser ce baromètre, Converteo a conçu une liste de 35 critères, regroupés en cinq catégories distinctes : Viabilité du business model, Transparence consommateur, Chaîne logistique, Suivi & engagement, Effort marketing et produit. Ces catégories s’inspirent notamment de la Charte d’engagements pour la réduction de l’impact environnemental du commerce en ligne signée par 22 % des enseignes auditées.