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Le mobile dépasse enfin (officiellement) le desktop

Tribune d'expert / 25 octobre 2016

Google vient d’annoncer la création d’un index mobile qui va servir de première ligne dans le cadre du référencement. S’il ne s’agit pas d’une surprise totale puisque le mobile prend chaque année plus de place dans notre champ d’activité, cette modification va néanmoins contraindre certaines entreprises à effectuer des modifications qui n’étaient pas nécessairement prévues. Par Bruno Hug, consultant SEO & E-reputation Résonéo.

La nouvelle est tombée il y a quelques jours : Google va lancer un index mobile et cet index va supplanter l’actuel. L’index desktop ne fera alors plus office que de back-up et verra donc son rôle fortement limité.

Cette révélation a été faite par Gary Illyes à l’occasion du PubCon Las Vegas 2016, bien qu’il s’agisse de l’aboutissement d’un rêve déjà « teasé » par le porte-parole de Google en mars 2015 lors d’un évènement SMX.

Une équipe entière travaillait alors sur ce sujet, et le peu d'informations communiquées avait laissé place à de nombreuses spéculations :

  • Comment travailler le SEO pour deux index séparés ?
  • Lequel sera le principal ?
  • Pourra-t-on donc afficher un contenu différent sur chaque version sans crainte de pénalité ?

Nous sommes maintenant fixés sur le travail à produire. Il est fort probable que certaines entreprises qui ne s’étaient pas forcément remises du faux « Mobile Armageddon » ne soient pas ravies de cette annonce. De nouveaux et nombreux efforts seront en effet à faire sur le mobile et  pour un bon nombre d’entre elles, le mobile est perçu comme un double travail à effectuer : « J’ai déjà dépensé XXXX euros pour mon site Internet, pourquoi dépenser encore pour le mobile » ?

Les agences SEO et d’acquisition vont devoir adapter leurs recommandations afin d’intégrer en première place la notion du mobile. En effet, souvent relégué au second plan, il sera nécessaire dorénavant de penser « mobile first » !

Le fait que Google ait défini le mobile comme index principal est une nouvelle preuve (s’il en fallait encore) que nous rentrons dans l’ère de l’instantané, de la rapidité et du tout/tout de suite.

Le choix de cette mise en avant peut cependant poser 3 problèmes majeurs aux entreprises, bien qu’à ce stade embryonnaire, il ne s’agisse que de suppositions.

Le manque de contenu

Certains sites affichent un contenu plus léger sur leur version mobile afin de garder l’information claire et accessible. Ce choix volontaire va devenir un inconvénient puisque bientôt, c’est le contenu affiché sur la version mobile qui comptera.

En effet, si leur site desktop comporte plus de contenu, celui-ci ne sera plus ou peu pris en compte, et leur positionnement devrait être impacté à la baisse.

Les sites utilisant un affichage responsive ne sont pas concernés par ce point, à moins d’utiliser des classes spécifiques pour cacher des blocs de contenu aux internautes mobiles

Le mobile 2.0

Une des recommandations officielles faites lors du PubCon est de bien s’assurer que son site mobile dispose du même niveau de sophistication que son site desktop, avec notamment la question des données structurées, si chères à Google pour avaler notre contenu.

Site owners will need to add structured data to mobile pages. @methode #pubcon

— Jennifer Slegg (@jenstar) October 13, 2016

Il est donc impératif de faire un tour de son site, et de s’assurer par exemple que les pages magasins disposent bien du marquage adapté, ou encore que ses produits sont bien taggués en tant que tel. Sinon, le risque de perdre ses rich snippets dans les résultats est grand et donc de voir chuter son taux de clic.

Son site mobile devra également être encore plus rapide et plus ergonomique que jamais. Puisqu’on sait maintenant que l’analyse comportementale joue un rôle dans l’algorithme, un site mobile qui ne serait pas attractif entraînera des retours dans les résultats de Google, et limitera donc le positionnement.

Le problème du netlinking

S'il l'on poursuit la logique du mobile jusqu'au bout, et en adoptant une réflexion volontairement alarmiste, certains sites pourraient perdre leur positionnement.

En effet, les sites utilisant un sous-domaine pour servir leur contenu mobile et recevant donc moins de liens que leur site desktop, verront leur "note" netlinking baisser. Le linking ne se partageant pas entre un sous-domaine et son domaine principal, tout le travail effectué jusqu'à maintenant pourrait disparaître partiellement (le transfert du netlinking pas le biais d'une canonical pouvant ne pas être aussi efficace qu'une 301).

Est-ce un moyen détourné pour Google de nous signifier qu'il préfère les sites responsive ? Nous en saurons sûrement plus dans les semaines à venir. Nous pouvons cependant supposer que les ingénieurs de Google ont fait le nécessaire afin d’éviter des déclassements trop violents.

Ce changement va forcer un nombre conséquent de sites à s'adapter face à ces nouvelles règles. Cependant, les acteurs importants de chaque thématique devraient être moins touchés, puisqu'ils ont souvent déjà compris l'importance du mobile et effectué les ajustements nécessaires.

Pour tester son site mobile sur l’outil officiel de Google c’est ici : https://testmysite.withgoogle.com/intl/en-gb

 

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