Cision : état des médias en France et dans le monde
Réseaux sociaux, nouvelles technologies, fake news, défiance du public, lutte des droits d’auteur… l’année a encore été riche pour les médias et journalistes constamment obligés de s’adapter. Quels ont été leurs principales préoccupations et challenges en 2018 ? Etaient-ils les mêmes en France qu’au niveau mondial ? Pour cette 10ème édition de l’étude Etat des Médias*, Cision a interrogé près de 2000 journalistes dans le monde pour connaître leurs attentes et ressentis face à un paysage en constante mutation.
#1 – Une info vérifiée : 1er objectif des journalistes en France et dans le Monde
Si la véracité de l’information est la 1ère préoccupation des journalistes dans le monde (51%) elle est particulièrement forte en France et est plébiscitée par 79% des répondants. Elle se classe loin devant l’obtention d’un scoop ou d’une exclusivité.
La 2ème préoccupation est liée au chiffre d’affaire et au trafic générés. On constate une grande différence entre la moyenne mondiale s’élevant à 34% contre seulement 13% pour les journalistes Français.
#2 – Les métriques de mesure d’audience ont un impact sur l’information traitée par les journalistes
Pour 65 % des 2000 journalistes interrogés à travers le Monde, la disponibilité des métriques précises sur l’audience (nombre de vues, inscription à la newsletter du média, engagement réseaux sociaux…) a changé leur manière d’évaluer l’information. Le phénomène est moindre en France mais il concerne tout de même plus de la moitié des journalistes (51%).
#3 – La taille de l’audience : première mesure de succès des articles et particulièrement en France
Si le nombre de personnes ayant vu un article est le 1er critère pour mesurer son succès, c’est encore plus marqué en France : 51% contre 43% tous pays confondus.
C’est sur la deuxième marche du podium que l’on note une différence très importante entre journalistes français et la moyenne globale. En France, la réussite d’un article s’évalue au nombre de fois où il a été repris ou cité par leurs confrères (16% France vs 7% Global).
Au niveau Monde, c’est l’engagement en ligne – notamment le nombre de partage sur les réseaux sociaux- qui prime (20% Global VS 8% France).
#4 – La défiance envers les médias légèrement moins ressentie par les journalistes
Au niveau global, 63% des journalistes répondent par l’affirmative à la question « Selon-vous, le public fait-il moins confiance aux médias par rapport à l’an dernier ? ». En France, on atteint même 70% de réponses positives.
Si ce chiffre est toujours très élevé, c’est le plus bas depuis deux ans (71% en 2018 et 91% en 2017). L’abondance d’informations non vérifiées/ fake news qui se propagent notamment via les réseaux sociaux semblent desservir ces derniers et bénéficier aux médias plus traditionnels.
#5 – Le plus grand challenge : ne pas se faire court-circuiter par les réseaux sociaux et les "e-influenceurs"
Ils sont 22% des journalistes tous pays confondus à citer comme leur premier challenge le fait d’éviter d’être court-circuités par les réseaux sociaux et "e-influenceurs". Ce pourcentage grimpe même à 29% en France et se positionne juste derrière l’attention constante portée aux "fake news" (30%).
Ce phénomène de "fake news" inquiète moins les journalistes au niveau mondial (19%) qui placent à la deuxième marche du podium le manque en personnel et de ressources (20%).
#6 – Les technologies changent la manière de travailler : les algorithmes des réseaux sociaux plus impactante que l’IA au niveau mondial.
A la question de savoir ce qui changera le plus leur façon de travailler, on constate là aussi une divergence entre les journalistes français et leurs confrères de l’étranger :
- Tous pays confondus : 38% placent en premier le changement d’algorithme des réseaux sociaux (contre 25% en France)
- Dans l’hexagone, ce sont les technologies de production de vidéos plus abordables (drones, caméras…) qui sont en tête avec 33% des votes
Quant à l’Intelligence Artificielle, elle se classe 2ème dans les deux cas mais un peu plus fortement en France : 31% versus 29% tous pays confondus.
Les technologies et assistants de reconnaissance ou de commande vocale arrivent en bas du tableau avec 11% pour les journalistes français et 9% au niveau mondial.