Coronavirus, ces initiatives qu’il faut saluer
En cette période difficile, nous sommes quotidiennement exposés à des informations inquiétantes, voir complètement alarmantes. Mais pas que... Il y a aussi de nombreuses occasions de se réjouir et de s'émerveiller, de rendre hommage et dire bravo ! Bravo à ces initiatives créatives et encourageantes, à ces engagements parfois inattendus, mais néanmoins impressionnants et extrêmement utiles. Juste pour le plaisir, comme une dose d'optimisme bien méritée, voici quelques initiatives qui nous ont touchées. Par Christophe Cotin Valois, CEO de Welcome Max.
Participer à l'effort de guerre
Tout d'abord il y a ces grandes structures qui n'ont pas hésité à mettre à profit leur appareil industriel, leurs matières premières, ou leurs produits/services, pour soutenir, entre autres, les équipes de soignants et de chercheurs qui se battent au quotidien contre ce fléau.
LVMH, Pernod Ricard ou encore le Groupe Rocher participent à la fabrication des tonnes de gel hydroalcoolique offerts aux établissements hospitaliers et de santé, dans toute la France. Suite à un appel lancé par la Maison Blanche pour inciter l'industrie de la tech à soutenir la lutte contre le coronavirus, IBM a mis à disposition des équipes de chercheurs sur le COVID 19, 16 supercalculateurs dont le Summit, le superordinateur le plus puissant du monde. Un consortium mené par IBM a été créé («Covid-19 High Performance Computing Consortium»), réunissant le département de l'énergie, des laboratoires nationaux de recherche, la NASA, Microsoft, HP, Google et Amazon.
Plus près de chez nous, notre plus fameuse licorne française Doctolib met sa plateforme de téléconsultation gratuitement à disposition de tous les médecins de France. Doctolib annonce même prendre en charge la totalité des coûts d'équipement, de formation et de gestion de ce service. La téléconsultation est une des solutions qui permet d'orienter et de suivre les patients à distance.
Le secteur de la mode s'est très largement mobilisé face au COVID 19. De nombreuses maisons ont fait des dons impressionnants à des structures hospitalières (Kering 2 millions, Chanel 1,2 millions, Gucci 2 millions, Moncler 10 millions...) et beaucoup se sont mobilisés pour fabriquer des équipements tels que des masques ou des combinaisons.
Le MoMu, musée de la mode d'Anvers a publié un patron et un tutoriel en open source, en accord avec le Ministère de la Santé Publique belge. Des créateurs et entreprises du monde de la mode, de toutes tailles et dans de nombreux pays du monde fabriquent maintenant des masques : l'atelier 1083 en France, Phoebe English à Londres, mais aussi Gucci, H&M, Inditex (Zara), Sandro, Fast Retailing (Comptoir des cotonniers…). Et même à Prague les étudiants confinés de l'Académie d'Art, d'Architecture et de Design d'Umprum ont monté un atelier et produisent des masques.
Enfin, le secteur de l'hôtellerie, mis à très rude épreuve, ne se laisse pas pour autant abattre. Les hôteliers ont spontanément fait part de leur volonté de pouvoir garder les hôtels ouverts ou de les rouvrir pour accueillir les populations en première ligne dans cette crise sanitaire grave”, indiquait l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) et le Groupement national des chaînes hôtelières (GNC). Des milliers de chambres d'hôtels indépendants ou appartenant à de grandes chaînes (Accor notamment) vont proposer gratuitement leurs chambres aux personnels soignants, routiers, malades sans maladie infectieuse et personnes sans-abri. De son côté Airbnb a mis en place la plateforme “Appartsolidaire”, qui permet aux propriétaires de logements inoccupés de les proposer aux personnels soignants et travailleurs sociaux. “L'hôte volontaire bénéficiera d'un dédommagement de 50 € réglé par Airbnb pour chaque réservation”, précise le ministère de la Cohésion des territoires.
Innover face à une crise sans précédent
Il y a ces entreprises, petites ou grandes, ces collectifs, ces citoyens, qui inventent, détournent, expérimentent, fabriquent…. Ils fabriquent des solutions, des services, des prototypes, viables tout de suite ou pas forcément. Toutes ces initiatives nous montrent toute la créativité dont nous sommes capables sous la contrainte.
Vous avez forcément entendu parler de l'usage du fameux masque “Snorkeling Easybreath” de Décathlon qui pourrait être utilisé comme masque respiratoire pour les hôpitaux, en y ajoutant un petit dispositif à imprimer avec une imprimante 3D. Au départ, l'idée a germé dans l'esprit d'un ancien médecin italien, Renato Favero. Il s'est appuyé sur la société Isinnova afin de développer son idée, et un prototype a rapidement été lancé. Le géant français a répondu présent en offrant de nombreux masques et en mettant à disposition les plans 3D de son produit pour mettre au point les valves (les plans des valves ont été brevetés et sont dispos librement pour une exploitation non commerciale). Aujourd'hui de plus en plus d'établissements utilisent ce dispositif.
Un autre sujet sensible pour les établissements hospitaliers concerne le manque de respirateurs pour les services de réanimation. Ces équipements coûteux (entre 10000€ et 40000 €) sont clé face à la lutte contre les formes les plus graves du Covid-19, qui provoquent des pneumonies et des détresses respiratoires aiguës, et font cruellement défaut dans de nombreux pays. Les initiatives se multiplient de la part d'entreprises, de laboratoires et même de particuliers pour fabriquer des respirateurs à bas coût avec des pièces courantes. Ainsi un groupe de concepteurs espagnols a développé une machine ultra-simple qui utilise un moteur d'essuie-glace de voiture. La machine peut être fabriquée en quatre heures par une personne non formée, en utilisant des matériaux comme le bois, l'acrylique ou l'aluminium. «Vous n'avez pas besoin d'outils spéciaux. Tout ce dont vous avez besoin, c'est d'une scie », explique Lluís Rovira Leranoz, l'un des créateurs du projet OxyGEN.
Enfin, en dehors du secteur de la santé, nous avons beaucoup aimé les initiatives de soutien aux commerçants. Différents modèles sont proposés, du bon plan à l'achat de “bons solidaires” ou "bons d'achat bonifiés" pour permettre aux consommateurs d'aider en trésorerie les commerçants par l'achat de bons valables à la réouverture et lors des premiers mois de relance de la consommation (https://www.facealacrise.be/, https://sauvetoncommerce.fr/). Ils ont particulièrement besoin de nous pour faire grandir ce mouvement balbutiant, alors n'hésitez pas à partager !
Des cadeaux pour nous rendre la vie plus facile
Un quotidien en mode confinement pourrait ressembler à un long fleuve tranquille, et pourtant ce n'est pas tous les jours le cas. C'est un quotidien qui nous contraint à improviser des savoirs-faires (ah les maîtresses…. je leur tire mon chapeau), à tester de nouveaux modes d'organisation, à explorer de nouvelles activités, à développer notre diplomatie et notre distanciation. Bref, c'est un quotidien éprouvant. Les initiatives pour nous faciliter certaines tâches ou nous amener un peu de réconfort pour repartir du bon pied sont plutôt bienvenues. Voici une sélection testée et approuvée.
Tout d'abord il y a ces sites et autres media qui sont venus à l'aide de tous les parents qui ont dû s'improviser enseignants (souvent en plus de leur travail), en proposant des contenus gratuits voir même en adaptant leur mode de fonctionnement. C'est le cas de France 4 qui a adapté ses programmes en proposant plusieurs plages horaires dédiées aux scolaires pour diffuser des cours dispensés par des professeurs de l'Education nationale. Arte s'est également engagé dans cette opération ("Nation apprenante") lancée par le ministre de l'Education et diffuse une sélection de contenus en lien avec les programmes scolaires. On peut aussi citer des sites comme Maxicours, habituellement payant, qui ont ouvert tous leurs contenus gratuitement pendant les horaires de classe.
Côté réconfort, pour les petits et les grands, de nombreux médias offrent un accès gratuit à leurs contenus : Fnac propose un accès gratuit à ses e-books, Canal + offre des bouquets additionnels de télévision via les opérateurs de télécommunication, l'éditeur de presse jeunesse français Playbac (Mon petit quotidien, L'Actu) offre de son côté quinze jours d'abonnement "aux 7-17 ans bloqués chez eux", et le site de podcasts Majela ouvre également un accès illimité à ses contenus pendant 1 mois.
Des structures culturelles comme l'Opéra de Paris ou le Cirque de Soleil mettent en ligne des vidéos de leur spectacles. Et plusieurs festivals en ligne comme Le Sofa proposent même des concerts “homemade” de différents artistes, en live ou à réécouter, et il y en a pour tous les goûts… même de la musique classique, comme avec le violoniste Renaud Capuçon. Autant d'initiatives ressourçantes et divertissantes pour accompagner les français dans leur quotidien.
De son côté bpost (l'équivalent belge de La Poste) permet d'envoyer gratuitement des cartes postales (jusqu'à 10 par personne). Par cette action bpost entend rapprocher, au sens figuré, les Belges. En une seule journée, bpost en expédié plus de 11000 cartes, prouvant ainsi qu'entre 2 WhatsApp l'écrit rencontre toujours du succès.
N'hésitez pas à partager ces initiatives inspirantes autour de vous, c'est le meilleur moyen de leur rendre hommage et de contribuer à leur succès. « La créativité est contagieuse, faites-la tourner ! », disait Albert Einstein !