Le Lab Proches et l’ARPP lèvent le voile sur le métier de représentant d’intérêts
L’agence Proches, en partenariat avec l’Association professionnelle des responsables des Relations avec les Pouvoirs Publics (ARPP), a mené une étude sur la réalité du métier de représentant d’intérêts et des stratégies d’influence politique actuelles. Une étude qui survient dans un contexte défiance historique de l’opinion publique envers les acteurs politico-économiques. L’étude dévoile donc 18 enseignements clés sur le quotidien des lobbyistes.
Parmi les 18 enseignements clés de l’étude :
- Plus de la moitié des représentants d’intérêts interrogés justifient d’une expérience au sein de la vie politique. Selon eux, être « lobbyiste, c’est un état d’esprit, une curiosité, une empathie - plus qu’une formation académique ». Les représentants d’intérêts se voient en « démineurs » ou en « diplomates » : ils sont tout à la fois lanceurs d’alerte, éclaireurs du débat mais aussi des interlocuteurs utiles aux élus comme aux fonctionnaires, qui participent à l’élaboration de la loi.
- Les entreprises ne disposent pas d’une armada de lobbyistes. Parmi les structures auditées, ils sont en moyenne 3,8 employés dédiés aux affaires publiques (0,02% de la masse salariale). La moitié de ces structures est accompagnée par une agence de communication dans la conception et la mise en œuvre de stratégies d’influence. Les outils et pratiques les plus connus et les plus critiqués (appartenance à un club ou à un think tank, organisation de déjeuners ou dîners) sont en réalité les moins utilisés.
- Le numérique et les réseaux sociaux ont fait évoluer les pratiques et changer quelques méthodes de travail du lobbyiste, même si la profession reste avant tout humaine et de terrain.
- Pour l’heure, le renouvellement politique actuel est perçu comme dans l’ordre naturel des choses, sans changement fondamental des rôles et fonctions des élus, et plutôt comme une opportunité de dialoguer avec des élus qui seront peut-être plus au fait des réalités du monde de l’entreprise.
- Les participants à l’enquête sont 100% à considérer que la pédagogie sur leur métier reste nécessaire car la perception de leur activité demeure négative pour la société, de par une couverture médiatique très souvent « à charge » et la persistance de clichés au sein des acteurs publics. Le terme « lobbying » ou « lobbyiste » reste fortement connoté et associé à « corruption » ou « corrupteur ».
« L’étude a une vocation pédagogique à destination des médias et des pouvoirs publics afin de sortir des caricatures sur le lobbying, commente Laurent Mazille, président de l’ARPP. Sans ce dialogue avec les représentants d’intérêts, dans un cadre respectueux des règles déontologiques et de la loi Sapin 2, il est à craindre que la légitimité des réformes voulues par certains décideurs publics reste bien fragile ».
L’intégralité de l’étude est à découvrir en cliquant ici.