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Quel futur pour le numérique en 2017 ?

Tribune d'expert / 1 février 2017

Que se passe-t-il dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier pour que nous assaille une irrésistible envie de savoir ce qui va se passer dans le monde du numérique, dans les 12 prochains mois ? Difficile d’apporter une réponse à cette première question, mais tentons quand même l’exercice de futurologie.
Pour ne prendre aucun risque il faut dans un premier temps tendre l’oreille, écouter et retenir tous les termes qui circulent dans les milieux dits « autorisés ». Par Robert Bentz, Développeur d'activité chez FWA.

Les technologies du numériques évoluent sans aucun doute plus lentement de ce que veut nous laisser croire le marketing.

Développées pour un usage particulier, elles sont très souvent détournées vers d’autres fonctions beaucoup plus pertinentes et rentables. Celles du moment et qui vont se confirmer en 2017 sont :
· Le Big Data, cité depuis plusieurs années mais dont on cherche encore les bonnes applications et dont les exemples pertinents de réalisations sont peu nombreux en comparaison du tapage médiatique sur le sujet.
· L’Intelligence Artificielle que l’on semble redécouvrir maintenant, n’a simplement connu qu’une longue maturation depuis les années 80 soit plus de 30 ans. L’IA est pertinente sur les systèmes autonomes et l’aide à la prise de décision.
· Les objets connectés qui le sont de plus en plus. Tout se connecte (une poubelle ou un stylo). Reste à trouver un usage à cela. L’on cite bien sur les grands (GAFA) qui utilisent les informations de ces objets pour faire, je ne sais pas vraiment quoi aujourd’hui.
· Les Drones envahissent notre espace au sens ludique et sans doute demain pour des utilisations encore à trouver. La livraison postale par Drone est sympathique, mais est-ce le bon usage de ces engins volants ? Peut-on imaginer le ciel rempli de ces moustiques électriques transportant des colis vers leurs destinataires ?

Et il y a la BlockChain, cette architecture qui sous-tend le Bitcoin. Cette idée de se passer de serveurs et de disséminer l’information sur les ordinateurs des acteurs du réseau (privé ou public) est séduisante. On voit les grands acteurs s’agiter pour trouver des applications à la BlockChain. Moins « installée » que les autres technologies, la BlockChain reste en devenir.

L’usage des technologies est le sujet économiquement le plus important. Les grands acteurs du numérique sont positionnés sur les usages et non sur les technologies. On s’interroge donc sur la tendance des investisseurs institutionnels Français à investir sur les entreprises de technologie plus que sur les entreprises développant des idées d’usages.

La notion de collaboratif semble aussi avoir un certain succès. Alors que la collaboration en interne souffre du refus de partage du savoir, souvent associé au pouvoir, la collaboration interentreprises semble avoir beaucoup plus de succès et d’avenir. L’on peut imposer à des entreprises qui interviennent ensembles des échanges pour assurer la réussite du contrat, et donc la préservation des intérêts financiers. Ce thème va se développer grandement car les enjeux économiques sont importants.

Le Cloud reste quant à lui un grand pas en arrière pour l’être humain en revenant à l’informatique des années 70 où les terminaux étaient biberonnés par des « mainframes ». Certes, il y a des éléments de modernité, mais conceptuellement rien n’a bougé. Nous avons perdu beaucoup de temps en passant par la case Client/serveur.

La transformation numérique qui consiste pour toutes les entreprises à réinventer leur métier, leurs processus, en intégrant les usages nouveaux des technologies va elle aussi se poursuivre. L’on évoque souvent l’ubérisation sur le modèle du transport individuel de personnes avec les taxis, qui eux restent sur un modèle « classique » et figé. Le même sort attend toute entreprise qui ne se remet pas en cause. 2017 sera encore une année de transformation numérique des entreprises.

Enfin, le tracking ou la localisation des individus et des biens vont continuer à être de plus en plus en plus utilisées. La collecte de ces informations, utilisées pour connaitre les habitudes et les goûts des individus sous prétexte de leur apporter une aide, peut faire peur… mais les plus jeunes ont l’air d’y être moins réticents.

Pour finir, on notera que les méthodologies des projets informatiques utilisent de nouveaux noms pour s’identifier (Agile et DevOps) et, si peu de choses nouvelles se dégagent, une tendance au changement, et la remise en cause de méthodes de développement projet semble se dégager.

Evoquer le réglementaire n’est pas vraiment de la futurologie, mais factuellement, les règles édictées impactent notre avenir.
Le General Data Protection Régulation (GDPR) est de ces ensembles de règles que les entreprises doivent respecter. Ou tout au moins les bonnes pratiques liées à la protection des données clients.

De fait les entreprises doivent mieux sécuriser leurs systèmes d’informations. Les volumes et les formes d’échanges de données augmentent sans cesse. Il faut protéger les flux et le stockage de ces informations qui peuvent être réutilisées par des personnes malveillantes. Mais les agressions sont de plus en plus sophistiquées, et cette problématique prend une part grandissante, sans que l’on constate de vraies améliorations de la sécurité (Cf. piratage massif de Yahoo de 2016).

Et pour finir par une note sympathique, le mouvement de création et d’investissement dans les nouvelles entreprises va augmenter en 2017 dans le sillage de 2016. Cela est dû à une plus grande confiance économique, et à l’exemple de sociétés qui réussissent. De fait ce sont les sociétés liées à l’usage qui connaissent les réussites les plus spectaculaires, sur le modèle des grands américains.

2017 sera ce que nous voulons en faire. Nous subirons tous des aléas, mais globalement tout sera bien.

 

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